Lovers in the night
Poets tryin' to write
We don't know how to rhyme
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Il paraît que le temps panse les plaies, même les plus béantes. Il paraît même que le temps permet de prendre du recul et d'adoucir un cœur meurtri. Nora, elle avait fait l'expérience de l'horloge qui tourne, du temps qui passe et pourtant, il n'en était rien. Bien au contraire. En effet, la rancœur et la douleur l'animaient un peu plus chaque jour, laissant place à une nouvelle facette d'elle. Sa part d'ombre avait pris l'ascendant, éteignant peu à peu la lumière qui la caractérisait si bien à une époque. Et si parfois, il arrivait à nora de se battre pour rester ce qu'elle était un an et demi plus tôt, ce soir, la brune ne se battrait pas. Pas contre elle, en tout cas. Aujourd'hui, elle était d'humeur animale. La rage d'un lion, la détermination d'une lionne.
Deux semaines que la jeune femme avait entendu parler du retour de Wesley à Bloominburg. Cette nouvelle avait eu l'effet d'une bombe. Dans un premier temps, l'idée de revoir celui qu'elle avait tant aimé l'avait rendue malade puis, sa soif de vérité avait fini par prendre le dessus. Alors, quand elle vit à travers le carreau embué du bar, le visage de sa proie, Nora n'hésita pas. L'occasion était trop belle. Son entrée fût remarqué puisque seuls le bruit de ses talons et du match de football continuaient de raisonner dans la pièce. Sur son passage, on se taisait et on la regardait. Bien qu'elle soit jolie, c'est l'assurance qu'elle dégageait qui lui valait tous ces regards. « Mon ami et moi, on aimerait trinquer. » dit-elle pour faire comprendre au barmaid de lui servir un verre. L'homme s'exécuta rapidement en déposant un verre de bourbon sur le comptoir et en guise de remerciement, elle lui offrit son plus beau sourire. « Aux retrouvailles! » elle leva son verre pour trinquer et fini par boire d'une traite le poison. Sa gorge lui brûlait, mais pas autant que son palpitant. Les souvenirs cherchaient déjà à resurgir. C'était de mauvais augure pour ce premier round, mais la lionne allait reprendre le dessus. « Deux options s'offrent à toi, Wesley. Tu peux faire ce que tu sais faire de mieux, c'est-à-dire fuir, ou tu peux choisir d'agir comme un homme et rester. ». Voilà, elle avait attaqué. la collision était proche. Nora retira sa veste comme pour lui montrer que son choix à elle, était déjà fait, elle ne bougerait pas d'un poil. « Alors, qu'est-ce que tu choisis ? » La prédatrice était de sortie et ça risquait d'être épique. Une rencontre au sommet.

Lovers in the night
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We don't know how to rhyme
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Les doigts autour d’un verre, le liquide ambré qu’il sent coulé au fond de sa gorge, qui brule. La douleur, pourtant, n’est rien face à celle qu’il garde bien enfouie au fond de lui depuis des années déjà. Il enfile les verres, Wes, parce qu’il se dit que peut-être, s’il en boit suffisamment, il finira par oublier, que les fantômes qui le hantent disparaitront. Il ne s’était pas imaginé que de revenir en ville serait aussi difficile. Il croyait qu’il allait être heureux, de retour à la maison, avec sa femme, entouré de sa famille, mais il y avait Nora. Seul fantôme de cette vie qu’il avait tenté désespérément, et en vain, d’oublier. Nora qu’il n’avait pas encore vu et pourtant, qui le rendait déjà nerveux. Nora qu’il, étrangement, voulait revoir, même s’il savait qu’elle lui en voudrait, qu’elle serait loin d’être tendre à son égard. La soirée était déjà bien entamée pour lui lorsque cette voix familière retentit dans l’immeuble, s’adressant au barman. Fermant les yeux plutôt que la regarder, il essaya de faire taire sa tête et son cœur qui lui hurlaient de se jeter à genoux, de lui demander pardon avant même qu’elle n’ait dit quoi que ce soit parce que la culpabilité le rongeait déjà depuis tout ce temps, un fardeau qu’il devait porté quotidiennement. Mais il ne fit rien, se contenta de rester immobile à fixer son verre vide. Lorsqu’elle prit à nouveau la parole, trinquant aux retrouvailles, il n’eut d’autre choix que lever les yeux et les poser sur elle finalement. Il ne réagit même pas aux reproches qu’elle lui adressa parce qu’il les avait clairement mérités et qu’elle avait parfaitement raison. Il était un lâche, il le savait. Chaque jour passé, sa conscience le lui rappelait, se chargeait de lui faire se remémorer le jour de l’accident et ceux qui avaient suivi, le moment ou il avait fui, tenté de s’éloigner le plus possible de ce fantôme. Pourtant, rien n’y avait fait. Quand bien même, d’un point de vue externe, on pourrait croire qu’il menait une vie parfaite, il n’en était rien. Il y avait toujours ce sentiment de culpabilité qui le rongeait. Il leva le regard pour finalement oser la regarder lorsqu’elle lui demanda quel choix il ferait. On vient de m’offrir un verre, ce serait dommage de partir avant même que je l’aie terminé. Qu’il rétorqua, réponse indirecte à sa question. Il restait. Elle pourrait lui poser toutes les questions qu’elle voulait, lui crier toutes les bêtises qui lui passaient par la tête si ça l’enchantait. Il en avait assez d’être en cavale. Il voulait pouvoir souffler un peu, même s’il savait que les minutes qui suivraient seraient douloureuses autant pour elle que pour lui.