la nuit. son élément premier, son cauchemar abstrait qui lui fait du bien pourtant. dans l’obscurité, karla elle se sent forte quelque part, psychologiquement ça l’aide à s’faire gober qu’elle est mieux que les autres. karla elle aime ce monde et ses démons, ils sortent seulement quand le soleil tombe et s’éteint. karla, amoureuse de la lune et de ses méfaits, des soirées obscures et de ses vices. elle grelotte un peu de pas s’être assez habillée, princesse qui veut prouver qu’elle existe. toujours. princesse qui veut qu’on la regarde, même si on la regarde mal. même avec les pires intentions grâce à une jupe coupée trop courte, des lèvres couleurs vives pour attirer les yeux malsains. et puis la voilà qui se mélange à la foule, elle a les yeux qui papillonnent sans jamais vraiment s’attarder. karla elle trouve les autres beaucoup trop insignifiants, ressemblants. tous avec cette même odeur d’alcool qui se mélange parfois au désespoir, pour d’autres à l’espoir. son regard s’attarde sur un couple né au milieu d’une fin de soirée trop arrosée, amour faussé par les grammes enfilés. princesse admire les mensonges d’une nuit, elle aussi, elle s’en est beaucoup trop souvent servie. le couple s’éclipse, karla reprend sa route, arpente les rues avec l’impression de croiser toujours les mêmes visages. et puis là, c’est la tentation. c’est la cible parfaite qui s’offre à elle, elle à qui on donnerait le bon dieu sans confession. elle aux allures presque angéliques avec des cornes de démon. la main qui plonge dans une poche entrouverte, ce mec avec l’esprit qui divague et aux pupilles dilatées. karla elle le connaît que trop bien cet état là, alors elle sait pertinemment qu’il ne sentira même pas la mince bousculade qu’elle lui a infligée. quelques pas de plus, karla qui s’éloigne de son champ de vision pour se caler dans un coin d’rue mal éclairé. elle en sort le portefeuille, admire les quelques billets qui lui serviront à se racheter sa came avant de rapidement remettre le tout au fond de sa poche. léger sursaut, ses yeux te cherchent d’abord sans te trouver pour finalement s’arrêter sur ta silhouette. - j’vois pas de quoi tu parles. qu’elle balance sans aucune gêne avant de commencer à prendre ses jambes à son cou.