[Réservé à la première personne qui répond ]

Tes yeux remuèrent sous leur paupières, incertaine de vouloir les ouvrir définitivement. Tes deux tempes qui vibraient à chaque battement de cœur qui s’était déplacé dans ton crâne. Un rideau de lumière qui venait réchauffer l’épiderme nue de ton corps dans un angle qui t’étais inconnu. Tu n’étais pas chez toi. Le matelas était différent, la source de lumière l’était aussi et que dire de cette odeur qui se glissait contre les draps que tu ne reconnaissais pas. Tes mains froides forcèrent ton visage à se réveiller, ta langue claquant sur ton palais à la texture désagréable. Un goût acide dans ta trachée. Ton regard verdâtre s’ouvrit finalement sur un plafond terne mystérieux, ta respiration aussi calme qu’on réveil pouvait la transformer. Ta main butta sur ta poitrine dégagée, étonnée de ne pas dormir avec une pièce de vêtements dans ces temps plus frisquets. Tu hissas la menue couverture blanche sous ton menton et tu te redressas, ton corps geignant dans l’effort. Définitivement, tu avais fait des mouvements sur scène qui avait exigé tes muscles plus qu’à l’habitude. Une main douce contre ton visage, pinçant l’ossature de ton nez et une volonté de te relever avec ce drap étranger. Mais tu te freinas, bloqué par un poids. Sourcils froncés, tu analysas difficilement la chambre, ton mal de crâne t’empêchant toute concentration. Des masses de vêtements informes au sol. Une bouteille brisée. Un sac qui ne t’appartenait point. Le mini-frigo encore ouvert avec la moitié du contenu au sol. Et finalement, réalisant le quart de ce qui s’était réellement passé, tu tournes la tête vers la silhouette dans le lit. Ce lit d’hôtel. Ce lit perfide. Silhouette dissimulée sous le drap le plus épais du lit, alors que tu te cachais encore sous cette fine couche de tissue. Tu murmures pour toi des mots de négations. Si la personne à tes côtés était nue, ce qui était forcément le cas vu la quantité de vêtement au sol : tu ne sauras pas comment réagir. Lentement, tu attrapas le pan de la douillette pour tirer dessus et dévoiler lentement la masse humaine qui se réveillait lentement. « Eh merde ». Te contentas-tu de dire dans une surprise et une confusion non-dissimulé. Tu te tentas même avec un « Bon matin ? »  Incertaine.