Tu voyais Tamara grandir et pourtant, elle avait autant fait des progrès au niveau de la langue que de l’adaptation de pays. Tu en étais plus que ravi et il faut dire que tu ne regrettais pas cette décision de l’élever seul. Pourtant, plusieurs personnes avaient douté et ils n’avaient pas cru en tes capacités. Mais même dans ta carrière d’hockeyeur, tu avais eu le même dilemme. Alors, il ne fallait pas se fier là-dessus. On n’avait pas toujours cru en toi et pourtant, le plus important c’était de voir tout ce que tu avais pu accompli par la suite. Pour un jeune garçon qui n’avait pas été repêché et simplement invité, tu t’en étais pourtant très bien sorti, n’est-ce pas? Alors, en voyant Tamara, tu te disais bien que c’était peut-être le temps pour un autre miracle? Avec les fêtes de fins d’année qui venaient et cette idée grotesque de nouvelles résolutions, eh bien, tu y pensais de plus en plus. Tu avais une fille avec de grandes qualités, mais tu avais peur qu’elle se sente seule. Tu étais souvent au travail, même en étant à la retraite sportive, tu ne voulais pas qu’elle le soit et tu voulais en avoir un autre. Pas seulement pour lui tenir compagnie, mais parce que deux semblait être un chiffre qui revenait dans ta vie. Tu étais le jumeau de Nathan, tu avais porté ce numéro toute ta carrière... C’était le temps. « Tammy, chérie. Tu aimerais avoir un petit frère ou une petite sœur? » lui avais-tu demandé un jour. Et elle t’avait répondu avec le plus beau des sourires et un câlin. « Ça veut dire oui, alors? » Elle n’était pas bavarde, mais elle te prit fort dans ses bras.

Et aujourd’hui, tu étais en sa même compagnie et vous partiez tous les deux pour le domicile de Nick, chez qui tu avais prévenu que tu passerais pour le voir. C’était une petite rencontre que tu avais souvent avec ton aîné et c’était un peu spécial parce que tu étais avec ta fille et que vous aviez manigancé de tout lui raconter. Tu étais prêt à faire cette démarche, peu importe ce que les autres pouvaient dire et tu étais certain que ton frère serait ravi d’entendre cette nouvelle. Tu n’en n’avais même aucun doute. « Mon frère! » s’exclamas-tu, quand il t’ouvrit. « J’amène une visite surprise qui a vient de terminer l’école. Tu dis bonjour à tonton Nick? » Toujours un peu réservée, Tamara se cacha derrière toi, avant de tendre la main vers ton grand frère.

Nick avait fait en sorte de finir plus tôt aujourd’hui. Il est vrai que quand il s’est installé en ville cinq ans auparavant, il s’était demandé s’il devait avoir son bureau à son domicile ou pas. Mais il s’était dit qu’en ayant les jumeaux, il valait mieux avoir deux lieux séparés. Leur maison d’un côté et son travail de l’autre. Donc, il avait un cabinet en ville et il devait avouer que ça lui faisait du bien de sortir pour s’y rendre. Ayant fait en sorte de reporter certains de ses rendez-vous pour le lendemain, il était ensuite rentré chez lui pour s’occuper de ses animaux. Avoir un chien, une chatte et un lapin amenait du travail parfois. Laissant Panpan le lapin dans la maison en liberté, il vérifia que Belle, la chatte ne lui tourne pas autour. Elle ne lui ferait pas de mal, mais Nick préférait tout de même rester sur ses gardes. Pour ce qui était de Cap le berger allemand, ce dernier le collait dans la cuisine, pendant que Nick préparait du café et chocolat chaud pour ses futurs invités. En effet, il savait que son frère Thomas devait passer à la maison. Sifflotant tout en s’occupant, il entendit finalement qu’on frappait à la porte. Attrapant le lapin pour le remettre dans sa cage, il fila ensuite ouvrir la porte et sourit à son petit frère.

Salut frérot.

Baissant alors les yeux tout en écoutant son frère parler, Nick sourit de plus belle. Amusée de la voir si timide, le psychologue mit un genou à terre et regarda la demoiselle avant de lui serrer doucement la main.

Bonjour jeune fille.

Voyant alors Cap arriver à côté de lui, ce dernier se mit à remuer la queue en voyant la demoiselle. Il voulait pouvoir jouer avec elle, mais Nick le retint par son collier au cas. Non pas que son chien allait attaquer, mais il savait qu’un berger allemand pouvait paraître impressionnant pour les enfants.

Cap peut te dire bonjour ? Je crois qu’il veut jouer avec toi.