walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light -and it is one of the blessings of old friends that you can afford to be stupid with them.
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L'italien-né succède les mauvaises décisions dans une accalmie dérangeant le plus endormie des insomniaques. Bien évidemment, devrait-il savoir au fond de son être à user de sagesse, de ce qui sert à éviter les résolutions hâtives et les résultats funestes. La voix de la raison ne répond pas à l'appel de détresse lancé sur son réseau; le fil est coupé de toute forme de réalité, aussi résistante soit-elle. Le chaos crie dans ses veines. L'énergie se faufile jusqu'à ses tempes pour un moment de doutes vif, qui ne fait qu'être de passage. Une subite tentative de reprendre le contrôle de son esprit qui est dorénavant l'hôte d'idioties dont seul un homme dans la mi-vingtaine en peine de coeur serait capable de formuler. Clairement, le problème ne provient pas de son cerveau qui possède des capacités à réfléchir digne d'un littéraire, pur et dur. Le taux d'alcool dans son sang, les bouteilles qui se sont enfilés, la liqueur ambre qui ne cesse de couler dans son verre et une addition fort salé, au prix exorbitant qui ferait poussé des jurons à sa mère, sont les responsables de ce délire aussi terrifiant qu'une crise de la quarantaine. L'existence incertaine et devenu livide de signification du Vecellio n'est pas suffisante à retirer cette envie de gémir en se plaignant sur cette vie qui le maltraite, laisse des bleus invisibles sur sa peau lisse. Sa peau est parsemé de Cologne qui rend le mélange alcool et parfum plutôt dégoutant. Ajout d'un grain de fumée de tabac pour rendre l'effet encore plus néfaste. Un cocktail de je-m’en-foutisme saupoudré d'exaspération dans son état le plus pur.
Ses souvenirs ne sont plus très bons. Autant pour lui, aucun véhicule n'est perceptible. Pas de rouge flamboyant ou de noir lustré dans les parages. Prendre le volant dans un état où il ne se rappelle aucun détails de comment il a abouti à la porte de l'appartement, semble être la pire idée qu'il aurait pu avoir. Déboire rayé de la liste dans un soulagement qu'il ne se sait pas encore être témoin. Peut-être qu'il s’extasierait de ce dénouement plus tard, quand la fatalité de sa situation ne le menacerait pas à la tempe, comme une migraine qui souhaite lui infliger des tourments infernaux pour l'éternité à venir. L'observation qu'un verre de plus ne lui aurait pas fait de mal, rend sa capacité à réfléchir de manière civilisé immédiatement nulle. L'appel du lit au loin résonne dans ses jambes qui se mouvent sans même qu'il y pense pendant plus d'une seconde. L'odeur envahit ses narines, l'euphorie et la nostalgie afflues ses sens et laisse la porte du sentimentalisme s'ouvrir sur une situation dérangeante qui n'a pas raison d'être. Mate. Son corps se laisse tomber sur la surface confortable, le visage contre l'oreiller. Des messages sont envoyés; des larmes sont versés. Trahison, compassion et surtout idiotie, sont ressentis par Colt qui s'endort, éraillé de cette journée. La porte est ce qui le réveille, du moins partiellement. Une voix familière, des pas qui le sont encore plus, sont ce qui l'amène à retrouver la lumière du commun des mortels. Ses yeux à demi-clos, ses lèvres laissent échappés un murmure: "Mate?" Car dans sa tête, le matin vient de s'aventurer dans l'appartement de son ami, qu'il est sur le sofa à se morfondre de sa vie, et que tout dans sa vie est terriblement commun et ennuyant. Les journées s'amalgament, les unes sur les autres. La lumière s'efface, fait place à une obscurité. Mais dans ce manque de clarté, il se sent en sécurité avec celui qui vient d'entrer dans le petit appartement de Walnut Street.