La montagne de travail qui l'attendait ne la réjouissait guère, mais Leyne n'avait pas le choix. Ses examens approchaient à grand pas et entre ses sorties, son travail de fleuriste le weekend et les cours, elle avait à peine eu le temps de se plonger dans les livres, les cahiers et les stylos. Mais aujourd'hui, elle allait y remédier et essayer d'avancer le plus possible dans ses révisions. Leyne quitta son appartement, vêtue d’un gros pull gris, d’un pantalon noir et d’une grosse doudoune. Elle était prête à affronter le froid et marcher jusqu’à son café préféré. Elle aimait l’ambiance cosy qui s’en dégageait, les rires d’enfants, les petits gâteaux au chocolat qu’elle prenait tout le temps. Quelques dizaines de minutes plus tard, elle poussa la porte et se dirigea vers le comptoir. Elle commanda un mocha, sa boisson préférée et s’installa à la table au fond à droite. Elle étala ses cahiers et son ordinateur, prête à se plonger dans la criminologie. Une voix la sortit de ses pensées et de sa concentration à un moment où elle avait perdu toute notion du temps. Levant la tête pour voir qui venait la déranger, elle ne s’attendait pas à le voir, lui. Le fameux Oliver se tenait droit devant elle, un sourire aux lèvres, comme la dernière et unique fois où ils s’étaient croisés. Un mystérieux hasard où ils s’étaient rentrés de temps, où elle avait ressenti quelque chsose qu’elle ne pouvait guère expliquer. Ils s’étaient parlés peut-être une minute ou deux, même pas, mais il lui avait tout de suite plu, avec son air charmeur et son côté mystérieux. Elle ne s’attendait pas à le revoir ici, encore moins à ce qu’il l’aborde, mais la surprise était de taille. – Bonjour, je ne m’attendais pas à te voir ici, lui dit-elle, un sourire aux lèvres.

Les examens se rapprochaient et Leyne devait travailler maintenant si elle voulait être tranquille pour passer les vacances de Noel au calme. Chaque année, depuis cinq ans, les fêtes avaient un goût particulier et il manquait toujours quelqu’un à table. Même si elle n’en disait pas un mot, elle détestait voir cette chaise vide où leur mère aurait dû se trouver. Mais Leyne ne voulait pas que quiconque voit sa tristesse, même si elle se doutait bien que sans leur mère, c’était difficile pour tout le monde. Mais à l’heure actuelle, il n’était pas question pour elle de se laisser distraire, elle devait rester concentrée. C’était sans parler l’arrivée d’Oliver quelques secondes plus tôt. Mais Leyne était contente de le voir. Elle ne l’avait rencontré que quelques jours auparavant et pour seulement deux minutes, mais sa façon d’être avec elle l’avait intriguée. Elle ne pouvait pas dire qu’elle avait eu un coup de foudre, mais il lui plaisait et elle avait envie de découvrir ce qu’il pouvait bien se trouver derrière ce sourire charmeur. Elle avait peur de tomber encore sur un beau parleur, un de plus pour jouer avec ses sentiments. Leyne n’était pas du genre à donner son cœur facilement et il allait devoir batailler si il voulait quelque chose avec elle. Il s’assit en face d’elle, avec une tasse de chocolat chaud qu’il posa sur la table. Elle lui fit de la place, rassemblant les feuilles et les cahiers un peu trop éparpillés sur la table et but une gorgée de son café. – On a du se rater alors, je suis une habituée aussi, mais il me semble que tu parles du café d’à côté non ? Elle avait envie de le taquiner, de voir comment il allait réagir. Il lui avoua qu’il était juste entré parce qu’elle était là et elle s’en doutait depuis le début. – Ah je m’en doutais bien, dit-elle en laissant éclater un petit rire. Elle le regarda quelques secondes, détaillant chaque partie de son visage. Il avait vraiment un petit quelque chose déroutant qu’elle ne pourrait expliquer. – Alors comme ça, tu fais tout pour me revoir c’est ça ? Et elle n’en était pas mécontente.