-- bang, bang, i shot you down. (robbie)

bang, bang, i shot you down
robbie x patty

Son doigt glisse sur la feuille de papier sur laquelle un bon nombre de phrases sont écrites. Elle fronce les sourcils au fil que sa lecture avance, pince ses lèvres. Sa lecture s’accélère avant qu’elle ne relève la tête et que ses yeux ne se plissent. Patty soupire, exaspérée, énervée. Elle jette un coup d’oeil au dossier à ses côtés, essayant de chercher ce qui cloche, ce qu’il manque. Et des choses, il en manque. Bien entendu qu’il en manque, jamais il ne lui donnerait un dossier complet. Après tout, rien de tout ça n’aurait pas été drôle. Il continuait ce petit jeu, elle le savait. Elle sent son coeur se serrer, et une chaleur prend possession de tout son corps. Patty se lève soudainement, rassemble les feuilles qui se trouvent sur son bureau à une vitesse folle, en pliant même quelques-unes au passage. Mais elle n’a que faire. Elle avait tellement espéré boucler ce dossier ce soir, afin de rentrer et de pouvoir souffler pour passer une soirée tranquille. Mais il en avait visiblement décidé autrement. Elle se demandait sans cesse comment un homme aussi brouillon pouvait faire partie des forces de l’ordre. Ça venait même presque à l’étonner, car beaucoup clament ses mérites et son professionnalisme. Cependant, depuis qu’elle a mis les pieds dans ce commissariat, elle n’avait rien vu de tout ça, faisant face à un macho, un fainéant et un ingrat. Patty glisse les feuilles dans son sac à main et sort nerveusement de son bureau ainsi que du bâtiment, ne prenant pas la peine de saluer qui que ce soit.

Vingt-deux heures sonnent quand elle pousse la porte du pub. Car aujourd’hui on est mardi, et elle sait qu’elle y sera. Elle a bien compris Patty, que ce lieu était leur QG quand leur service était fini et qu’ils pouvaient avoir enfin un peu de temps libre. Ses cheveux son en bataillent, son coeur tambourine dans sa poitrine. En quelques secondes, et parmi la foule, son regard se pose sur lui pour ne plus le lâcher. Elle lève la tête et fonce sur lui telle une harpie. Prenant les feuilles dans son sac, elle les laisse tomber sur la table en bois face à lui, une table déjà bien trop remplie de goûtes d’alcool. — J’espère que tu te fiches de moi Howard ? — Le calme se fait autour de la table, alors que son regard ne quitte pas Robbie, le responsable de toute cette histoire.

Il ne savait pas ce qu’il avait fait pour mériter ça, mais elle était là. Une criminologue apparemment. Elle travaillait de temps à autres au poste de police et Robbie était celui qui devait superviser sa présence, s’assurer que tout se passe bien et qu’elle ait bien la possibilité de fourrer son nez partout. Il était ravi. Après maintes tentatives auprès de son supérieur pour lui faire comprendre à quel point l’idée était ridicule, il avait fini par courber l’échine et accepter la punition. Mais il ne se laisserait pas faire. Elle trainait dans ses pattes depuis quelques mois maintenant et il faisait tout son possible pour rendre son séjour au poste le plus désagréable qu’il soit. Elle le ralentirait sans aucun doute, et il refusait de perdre la compétition du mois contre Deran à cause d’une pseudo psychologue du crime. Est-ce qu’on est au moins sûr que c’est un vrai boulot ce qu’elle fait ? Alors il lui refilait sa paperasse, il ordonnait à son voisin de bureau fainéant et insupportable de la garder pendant qu’il s’éclipsait. Elle l’avait tellement agacée une fois qu’il l’avait portée par-dessus son épaule pour l’enfermer dans la salle de pause, là où sa voix désagréable ne ferait plus souffrir ses oreilles. L’objectif était des plus simples : qu’elle décide de partir de son plein gré parce qu’elle ne supporte plus de travailler avec Robbie. Mais la jeune femme était tenace et prête à tout pour garder son poste. Dans cette optique, Robbie lui avait donné le dossier qu’elle avait demandé, en enlevant quelques feuilles, par ci par là, rendant impossible l’écriture d’une conclusion complète et parfaite. Elle y passerait sûrement la nuit et en quittant le poste, il pouvait, au loin, l’entendre râler.

Alors il n’était pas vraiment surpris de la voir débarquer au bar avec le dossier en question. Les rires et les blagues de flics remplissaient le bar, jusqu’à ce qu’elle plaque les feuilles violemment sur la table. Un silence lourd s’installait dans la salle et tout le monde s’était tourné vers la furie qui venait de faire éruption. Les yeux étaient rivés sur eux. Les collègues avaient fini par s’habituer à ce qui ressemblait étrangement à des scènes de ménage. Certains en riaient, certains les trouvaient épuisantes, mais personne n’était indifférent face au nouveau duo. Il n’avait pas hésité une seule seconde à plonger son regard dans celui de la jeune femme. « Qu’est ce qu’il se passe encore, Royce ? » lâchait-il en levant les yeux au ciel avant de reprendre une gorgée de sa bière. « On se rend compte que le métier de flic ce n’est pas si facile que ça ? » Une pique, puis une autre. Ce serait à celui qui blesse le plus l’égo de l’autre, à celui qui aurait le dernier mot, à celui qui finirait par craquer et qui dirait stop à ce petit jeu. Peut-être qu’au fond, il savait qu’elle finirait par venir le retrouver au bar pour lui foutre ses conneries sous le nez et peut-être que cette idée lui avait plu. « Allez, Royce paye la prochaine tournée. » déclarait-il en levant sa bière avant que le bar entier s’esclaffe en remerciant la jeune femme. « Prends un verre et détends-toi un peu. » Les verres qu’il avait déjà bus avaient peut-être déjà commencé à embrumer son esprit. Il n’était pas en état de discuter le dossier, il ne se souvenait même du quel il s’agissait. Tout ce qu’il savait c’est qu’il avait volé des feuilles pour l’emmerder, que ça avait apparemment magnifiquement bien fonctionné, et qu’elle avait fini par le rejoindre au bar. Tellement prévisible.

Elle a les joues rosies par le froid, mais également par l’énervement qui s’émane d’elle. En arrivant au poste de police, on l’avait assigné à cet homme. Robbie Howard. Un nom qu’elle ne connaissait que trop bien, mais au fond, l’homme en lui même, elle ne le connaissait pas. Elle avait eu l’habitude de le croiser durant son enfance, mais la différence d’âge faisait qu’elle ne s’était jamais intéressée à lui. Et inversement. Mais elle était là, à devoir bosser avec cet homme. Et ça la mettait hors d’elle Patty. Car il n’était pas ce qu’elle avait espéré Patty et à nouveau, inversement. Sa présence, il lui faisait bien comprendre qu’il ne le souhaitait pas, qu’elle n’était guère la bienvenue au poste et encore moins à ses côtés. Mais elle ne comptait pas abandonner de si tôt la Royce, car elle s’était fixé un objectif, et elle ne comptait pas tout laisser tomber par un crétin fini. — Oh la ferme Howard. Tu sais très bien ce qu’il se passe. — Elle croise les bras, lève les yeux au ciel, attendant des explications. Explications qui, elle le sait que trop bien bien, ne viendront pas. Son regard le fusille, faisant abstraction des autres policiers autour d’eux. Le silence s’est fait, et tout le monde porte une oreille curieuse à leur dispute, comme si mari et femme venaient à se disputer dans un endroit public. — Ce n’est pas si facile que ça ? Il est vrai que faire les choses à moitié dans son boulot et préférer aller boire des pintes, c’est très compliqué. A d’autre Howard. Quand tu t’investiras vraiment dans ton travail, fais-moi signe. — Et tac, elle appuie là où ça fait mal. Un sourire sarcastique se dessine sur son visage alors qu’elle dénoue l’écharpe autour de son cou, la chaleur du lieu et de son énervement ayant pris le dessus sur son confort. — Payer la prochaine tournée aux autres ? Sans problème. Mais tu devras te payer la tienne tout seul. Je perds déjà assez mon temps avec tes conneries, je n’ai pas besoin non plus de perdre mon argent pour toi. — D’un pas décidé, elle se dirige vers le bar, glissant quelques mots au barman avant de revenir avec son propre verre de bière en main. Sans gêne, elle le pousse, s’installant à ses côtés, brisant une certaine proximité entre eux, lui faisant naître quelques frissons dans le creux de sa nuque, descendant le long de son dos. — Allez Howard, tu n’es pas content ? — Elle porte son verre à ses lèvres, buvant une longue gorgée de cette boisson quelques peu amères et au goût prononcé de houblon.

Ses sourcils se levaient feignant une quelconque surprise. Il appuyait une de ses mains contre son torse en mimant un « moi ? » du bout des lèvres. Il savait de quoi elle parlait, mais continuer à faire l’idiot qui ne sait pas ne ferait qu’accroitre sa colère : tout ce qu’il cherchait à faire. Il la regardait de haut en bas alors qu’elle semblait attendre des explications peut-être voire même pire des excuses. Il ne lançait même pas de regard aux autres collègues autour d’eux mais il pouvait sentir l’intérêt croissant pour la dispute. On aurait pu les prendre pour un vieux couple marié, mais qu’on le frappe –fort et à la tête- s’il venait un jour à épouser une femme avec un caractère comme le sien. Il secouait la tête lentement, faisant mine de réfléchir, avant de ne pouvoir dissimuler un sourire amusé. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Certains autour riaient de la situation, d’autres chuchotaient, mais son regard ne la lâchait pas, elle. Tout le monde au poste avait compris que mettre ces deux énergumènes ensemble n’avait pas été l’idée du siècle. Les disputes comme celle-là étaient devenus monnaie courante depuis quelques mois. Depuis qu’on avait demandé à Robbie d’arrêter d’être un flic, pour endosser le rôle de babysitter. Il ne pouvait effacer le sourire sur son visage alors qu’elle continuait sa tirade. Un collègue derrière lui lui assenait une tape dans le dos, comme pour lui dire qu’il l’avait bien cherché celle-là. L’attaque l’avait tout de même légèrement blessé. Il ne faisait jamais son boulot à moitié, Robbie. Il était même le premier à terminer ses dossiers au milieu de la nuit, impossible de décrocher sans avoir de réponses. Mais depuis qu’elle était arrivée, c’était différent. « J’ai toujours fait mon boulot correctement, mais depuis que je t'ai dans les pattes, hm, j’ai beaucoup plus de mal à me concentrer, étrangement. » soufflait-il se cachant à lui-même la vérité derrière ces quelques mots. « Et pourtant qui est là, parmi nous, prête à boire une pinte alors qu’elle n’a apparemment pas clôturé son dossier ? » Il riait doucement avant de hausser les épaules et boire une nouvelle gorgée de sa bière. « Bravo, Royce, t'es devenue une vraie flic. » Les collègues autour s’empressaient d’applaudir comme pour accueillir la nouvelle recrue. Après tout, c’était bien ce que faisait la moitié du poste. Boire et rendre les dossiers en retard. Il la regardait enlever son écharpe se préparant à une contre-attaque. Il n’en attendait pas moins d’elle. Un brouhaha s’émanait de la foule autour d’eux alors qu’elle tournait les talons pour aller au bar. Un sourire en coin, il terminait sa bière. Elle avait du cran, il devait l’admettre. Il n’avait pas souvent croisé des femmes avec sa détermination dans ce milieu macho au possible –en partie à cause de têtes de con comme lui. Le problème n’était pas qu’elle soit une femme, mais qu’elle l’empêche de faire son boulot correctement, qu’elle pose trop de questions et qu’elle doive aller aux toilettes vingt fois par jour. Ou alors le problème était réellement qu’il ne sache pas s’il la détestait ou si elle l’attirait. Sûrement un mélange de tout ça. « Tant pis pour ma gueule. » sifflait-il entre ses dents avant de faire signe au barman de lui resservir un verre. De toute façon, c’était Fox qui payait ses pintes ce soir. Son cadet n’avait qu’à pas laisser trainer son portefeuille sur la table dimanche dernier. Il sursautait légèrement lorsqu’elle jouait de l’épaule pour le pousser et s’asseoir à côté de lui. Ils ne s’étaient jamais touchés auparavant. Il tenait à garder une distance de sécurité, sinon ses envies meurtrières pourraient s’avérer incontrôlables. Les sourcils froncés, il la fixait un instant, lui faisait comprendre son désaccord. « Oh si, très content. Maintenant, en plus de passer mes journées avec toi, je vais devoir également passer mes soirées à te supporter. Heureusement, l’alcool rendra ça plus.. supportable. » Son regard se baissait sur le verre que venait de lui déposer le serveur. Il allait avoir besoin de plus qu’une seule pinte pour survivre aux prochaines heures. « Enfin, j’espère. » Puis il plongeait son regard dans le sien, la proximité entre eux étant étrange et le mettant mal à l’aise. « Il faut juste le dire si tu ne peux plus te passer de moi. »

outfit | Ils s’insupportent, se détestent, se tirent dans les pattes. Ça crève les yeux, tout le monde le voit, cette guerre qu’ils se sont lancée il y a quelques mois, alors qu’elle venait d’arriver au poste de police. Mais Patty, elle n’y est pour rien, et elle le sait. Elle, elle ne voulait déranger personne, elle voulait juste faire son boulot. Et on l’a mise avec lui. Avec Robbie. Chose qu’il n’a visiblement jamais acceptée. Elle n’est pas méchante Patty, elle n’est même pas chiante. Mais il lui a déclaré la guerre, et il était normal pour elle de riposter. Car c’est une tête brûlée, car il ne faut pas la chercher. Le jeu est lancé, et les pires coups bas sont autorisés. Elle essaye parfois, de passer outre, de faire comme si tout ça allait bien finir par se calmer. Mais de temps à ouvre, il la pousse à bout. Chose à ne jamais faire. Alors elle est là, dans ce bar qui pue la bière séchée, à se tenir debout, furax, devant une assemblée de policier qu’elle ne connaît que trop bien, le fusillant lui du regard. Il a voulu à nouveau jouer, alors Patty s’est dit qu’elle aussi, elle finirait par jouer. Cependant, jouer dans un bar n’est guère la meilleure chose qu’il soit pour elle. Car Patty, elle ne tient aucunement l’alcool. — A qui la faute donc ? Si tu avais fait ton boulot correctement, je ne serais pas là. Et on s’en porterait bien mieux. Alors dis-le, si je te manque Howard. — Elle joue Patty, elle est entrée dans son rôle à la perfection. Elle retire son écharpe, tourne les talons et s’en va commander quelques bières, revenant avec la sienne. Elle s’impose ensuite, jouant des coudes avec Robbie afin qu’il lui fasse une place à ses côtés, seule place disponible pour son plus grand malheur. Sa main frôle sa cuisse, un coup de chaud l’envahit. Patty fait comme si de rien n’était pourtant, et se contente de boire une longue gorgée de sa bière, une boisson dont habituellement, elle n’est pas si fan. — Ne te plains pas Rob, tu ne m’avais pas dit que tu l’inviterais bien une fois ? — Ricanement général autour de la table, Patty sourit, mal à l’aise. Mais Robbie ne rigole pas, lui. — On va vous laisser profiter de ce moment, allez les gars on bouge. — Ils se lèvent, les laissant seuls. Nouvelle grande gorgée. Les voilà seuls, l’un à côté de l’autre. Patty se lève, change de place. Face à lui, elle retire sa veste, dévoilant son chemisier un brin transparent et la naissance de ses seins avec les premiers boutons détachés. — Ton voeux est exaucé Robbie, me voilà, buvant un verre avec toi. Qui l’aurait cru, hein. Ton petit manège a fonctionné, au fond. Bravo. — Patty porte son verre à sa bouche, ne sachant que dire, car jamais, elle ne se serait imaginé dans cette situation.

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